À midi sonnant le 15 février 1965, le nouveau drapeau du Canada est hissé solennellement sur la Colline du Parlement, comme un symbole de tous les citoyens du Canada. Émis pour souligner les 50 ans de cette journée mémorable, ces deux timbres rendent hommage au symbole le plus connu du pays : notre unifolié. La figurine au tarif du régime intérieur exprime l’esprit patriotique qui nous habite tous et qui se fait l’écho à travers les lettres que nous expédions d’un océan à l’autre du pays. Pour marquer l’occasion, Postes Canada a également émis un timbre en tissu de 5 $ – une première –, qui est le fruit d’un ambitieux travail d’impression.

Le designer Kosta Tsetsekas explique que le plus gros défi a porté sur l’application de l’encre sur la rayonne de satin, essentiellement une surface 3D. Une batterie de tests a permis au designer et à l’imprimeur, la Compagnie canadienne des billets de banque, de mieux comprendre les interactions entre l’encre et le tissu, en vue d’obtenir un résultat uniforme au moment de l’impression de ce timbre-poste inédit.

« Ce n’est pas pour rien que l’impression se fait habituellement sur du papier lisse; le comportement de l’encre y est beaucoup plus prévisible, fait-il remarquer. Nous avons constaté avec intérêt que les encres métalliques perdent presque tout leur lustre, alors que certaines autres ont l’air métalliques une fois sur le tissu. »

Mais le défi en a valu la peine. L’anniversaire en 2015 de notre drapeau est également associé à un événement tout particulier dans la vie du designer. Il y a 50 ans, sa famille a immigré au pays.

« Faire partie de l’équipe qui a créé le premier timbre-poste canadien en tissu est une chance exceptionnelle. Il n’y a pas plus grande fierté pour un designer canadien que d’avoir conçu des figurines consacrées au cinquantenaire de notre drapeau », déclare-t-il.

Et il existe au moins une Canadienne qui partage entièrement ce sentiment. Joan O’Malley a joué un rôle très spécial dans la création du drapeau du Canada. À la demande de son père, un haut fonctionnaire qui a dû répondre à une requête instante du premier ministre d’alors, elle a assemblé et cousu des prototypes pendant le grand débat sur l’unifolié. La couturière a ainsi permis au Canada, tard un vendredi soir, de se rapprocher de la naissance de son étendard à la feuille d’érable, symbole qui est si cher.

« Voir mon histoire s’inscrire dans celle de la commémoration du cinquantenaire de notre drapeau est unique en soi; je suis fière de partager cette part de ma propre vie avec la population canadienne », avoue Mme O’Malley.